mardi 22 décembre 2015

Témoignages de nos paroisses sur l’accueil de réfugiés


A Reims - Augustin Rivo, aumônier des hôpitaux et Christian Dennis, conseiller presbytéral.

Fin février sont arrivées à Reims 14 personnes d’une même famille irakienne et chrétienne. Le diocèse catholique a organisé leur accueil en s’appuyant sur l’association St Vincent de Paul et en demandant l’aide de la communauté protestante. Ces personnes ont rapidement obtenu un titre de séjour avec l’appui de la Cimade et elles ont pu s’installer. Nous avons organisé un culte et un repas afin de faire connaissance de toute la famille. Et l’une des dames participe régulièrement à notre atelier de patchwork.

9 autres personnes liées à cette famille sont attendues dans un proche avenir. Le pasteur baptiste leur a procuré le certificat d’hébergement nécessaire et un agent immobilier s’est engagé à leur trouver un logement. Mais là encore l’association St Vincent de Paul est mobilisée, ainsi que l’Armée du Salut, la mairie, la préfecture….






Le Monde est chez toi… et nous l'accueillons

Mona, Ramera, Ibtisam, Rami, Abdul, Ammar
et l'Entraide d'Angers
L'Église protestante d'Angers-Cholet, par l'intermédiaire de son Entraide, participe à l'hébergement de migrants irakiens, pas directement mais en finançant l'Association "Tous Entrepreneurs pour la Paix". Cette association accueille à Beaupréau (49) une famille de 8 réfugiés irakiens chrétiens
depuis janvier 2015, qui a fui Mossoul.
Nous avons rendu visite à ces personnes qui ont vécu des moments difficiles dans leur pays ; elles ont perdu leurs biens et ont laissé de la famille et des amis derrières elles. On voit dans les yeux du grand père et de la grand-mère encore beaucoup de nostalgie. Mais quelle joie de voir leur volonté de s'adapter, de faire de projets : la grand-mère qui était malade a été opérée et va bien, les enfants apprennent le français à l'école, leurs parents valident leurs permis de conduire …

Cette fois, ce sont eux qui nous ont accueillis avec de succulents gâteaux irakiens et de grands sourires.
Merci mon Dieu pour ces échanges.
Une autre famille vient d'arriver à Beaupréau et sera accueillie par l'association qui met en place des "maisons du cœur" avec l'aide de sponsors.

Jean-François et Monique Griselin



En complément, la feuille de route rédigée par la paroisse de Vinsobres sur son expérience de l'Accueil de Réfugiés. feuille de route

Et pour approfondir, la FEP a publié un « guide de l’hébergeur » pour accompagner les familles dans l’accueil de réfugiés Guide de l'hébergeur
  





mardi 8 décembre 2015

Entretien avec le Pasteur Philippe de Bernard, aumônier protestant aux armées

Mission sans frontière : visiter, encore visiter, et écouter, prier !

le Pasteur Philippe de Bernard

FT : Philippe de Bernard, cela fait 25 ans que vous êtes aumônier militaire. Et avant ?
PdB : Je viens de la marine marchande où j’étais officier. Je participais à « la mission de la mer ». C’est une mission œcuménique qui se charge d’envoyer des témoins de la foi sur les bateaux, mais également de mettre des foyers conviviaux à disposition des marins quand ils débarquent dans tous les grands ports du monde.

FT : L’aumônerie s’inscrit donc dans la continuité de votre engagement?
PdB : J’ai vraiment reçu un appel, alors j’ai étudié la théologie à Aix-en-Provence, puis en 1990 j’ai commencé mon périple : 2 ans en Allemagne, 7 à Brest, 5 en Polynésie Française, 7 à Nantes, et maintenant je suis aumônier pour la région Ile de France, Picardie, Nord, Pas de Calais.

FT : Pouvez-vous évoquer les moments les plus cruciaux de votre ministère ?
PdB : Sans conteste les événements extrêmement violents qui se sont passés en Côte d’Ivoire il y a maintenant 11 ans, en novembre 2004, dans un contexte très difficile entre la France et la Côte d’Ivoire. Dans un climat d’émeutes et de chasse aux étrangers, j’ai participé, bien modestement, à une mission de paix avec le pasteur ivoirien Dieudonné Carou. Nous avons pu sortir du camp où nous nous trouvions, en vêtements civils, et nous rendre à Yamoussoukro, la capitale politique, pour rencontrer différents responsables. Et le 15 janvier 2005 s’est tenue dans la basilique Notre Dame de la Paix la première rencontre de prière interreligieuse et internationale organisée par des aumôniers militaires. Je me souviens encore de la prière pour la paix de St François d’Assise, lue par à la fois par un général français catholique, un colonel major ivoirien protestant et un général de l’ONU musulman. A la suite de ces événements, l’ONU a institué une journée mondiale du soldat pour la paix.

FT: Diriez-vous que les religions, qu’on voit souvent comme des facteurs de guerre et de violence, sont au contraire des générateurs de paix ?
PdB : Oui, à condition qu’elles entrent en dialogue et qu’elles se respectent. J’ajouterai qu’il est essentiel, quand on arrive dans un lieu pour une nouvelle mission, d’aller rencontrer tout le monde, faire connaissance des uns et des autres, aussi bien dans le monde politique que dans le monde associatif et a fortiori dans le monde religieux.

FT : Aujourd’hui c’est la France qui vient de vivre des événements très violents. Vous avez apporté votre présence à la suite des attentats?
PdB :Dans les hôpitaux militaires auprès des blessés avec l’aumônier Françoise VINARD. Ma collègue le Pasteur Nathalie Guillet et moi-même nous nous sommes rendus spontanément le samedi 14 novembre à l’Ecole Militaire, afin de proposer notre soutien aux psychiatres et aux psychologues qui recevaient les gens touchés, de très près ou de plus loin, par ce qui s’était passé. Plus de 800 personnes ont été reçues, toujours très dignes, et pour certains encore dans l’incertitude sur le sort d’un proche. Nous étions là pour écouter, réconforter, répondre aux demandes individuelles de prière, mais sans rien d’officiel. Et je crois que nous avons fait œuvre utile, car les services psychiatriques étaient contents et nous ont intégrés au débriefing. Après mercredi nous avons continué à l’Institut médico-légal. La présence, l’écoute, c’est une mission essentielle !

FT : Philippe de Bernard vous avez une demande à faire ?
PdB : Il faut penser particulièrement à tous les soldats qui sont mobilisés, à l’étranger mais aujourd’hui ici aussi, en France pour l'opération sentinelle. Ils font des missions de 6 semaines, dans des conditions souvent difficiles. Il faut vraiment prier pour eux. Mais nous avons également besoin que des collègues pasteurs se proposent pour aller les visiter et les encourager. Nous ne sommes pas assez nombreux. Le ministère recrute pour des missions intermittentes de quelques jours par mois.